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Sur tous les fronts, la lutte pour de vrais moyens

Ils avaient prévenu, leurs revendications ne resteraient pas confinées. A l’appel de dix organisations dont cinq syndicats, entre autres la Fédération SPS-FO, les professionnels de la Santé (hospitaliers du public et du privé, secteur médico-social et social) organiseront le 16 juin une journée d’action nationale d’initiatives et de grève, dont des manifestations en régions. Les personnels entendent rappeler au gouvernement qu’ils ne se contenteront plus de belles promesses et de demi-mesures.

Alors qu’un Ségur de la Santé s’est ouvert le 25 juin dernier, présidé par le ministre Olivier Véran et piloté par l’ex-secrétaire générale de la CFDT, Nicole Notat, les dix organisations affichent pour la journée d’action du 16 juin une plateforme commune revendicative de cinq thèmes à commencer par celui des salaires. Elles demandent ainsi une revalorisation générale des salaires de tous les personnels et une reconnaissance des qualifications des professionnels ainsi qu’un plan de formation pluridisciplinaire et un plan recrutement de personnel.

Les revendications portent aussi sur le fonctionnement et les moyens des hôpitaux avec la demande d’un «renforcement des moyens financiers significatifs pour les établissements, ce qui passe par la suppression de l’enveloppe fermée et une augmentation substantielle des budgets 2020 et 2021», l’arrêt de toutes les fermetures d’établissements, de services et de lits» et «de réelles mesures qui garantissent l’accès, la proximité et l’égalité de la prise en charge pour la population sur tout le territoire.

Cet ensemble de revendications est-il nouveau? Non. Les personnels, les hospitaliers particulièrement, ont fait grève et organisé depuis plus d’un an des manifestations pour ces mêmes exigences. Ils pestaient contre les fermetures de lits, ils dénonçaient le manque d’attractivité des carrières, ils s’indignaient devant la pénurie de moyens, les tours de ceinture annuels et toujours plus rudes appliqués aux budgets hospitaliers notamment via l’Ondam (fixant la limite de l’évolution des dépenses). Ils déploraient l’aggravation toujours plus marquée de leurs conditions de travail, les amenant souvent à devoir écourter le temps consacré aux patients…

En finir avec les réformes destructrices

Tout cela donc, ils l’avaient dit, FO-Santé en particulier. Mais, entendus, ils ne l’ont pas été ou si peu. Le gouvernement n’avait proposé en amont de la crise, que quelques mesures financières, une sorte de pansement incapable de juguler l’hémorragie, la perte évidente des moyens des établissements, effectifs compris. Le pansement était d’autant plus dérisoire analysaient les professionnels de Santé, et parmi eux les militants FO, qu’il procédait toujours de la même ordonnance infligée à l’hôpital : la restriction des dépenses et la non remise en cause de réformes, le devoir de rentabilité des services, l’absence de recrutement de personnels, l’absence d’augmentation des salaires…

Pendant le confinement, faisant savoir au chef de l’État qu’ «aucune excuse budgétaire ne sera admise», la Fédération FO-SPS listait les principales réformes qui n’ont cessé de rendre malade l’hôpital : réformes hospitalières de 1991, ordonnances de 1996, loi relative à la politique de Santé publique de 2004, plan hôpital 2007, loi Hôpital, patients, santé, territoires de 2009 (HPST), loi de modernisation du système de santé de 2016, loi relative à l’organisation et la transformation du système de santé de 2019… De son côté, à la mi-mai, le chef de l’État qualifiait «d’erreur dans la stratégie» cette réforme «Ma Santé 2022» décidé en 2018. Une réforme que n’a cessé de contester FO…

Plus largement, toutes ces réformes qui n’ont fait l’objet d’aucun bilan -ce que demande FO de longue date- ont entraîné des dégâts. Où sont les bénéfices de la mutualisation des moyens prônée par les Groupements hospitaliers de territoires/GHT, des coopérations publiques/privées, du tout ambulatoire…? Que dire des dégâts causés par la T2A (tarification à l’activité), ultime outil de la gestion comptable des établissements par une régulation prix/volume, empêchant les établissements de fonctionner «normalement» et, pire, en obérant les investissements vitaux pour l’avenir soulignait ainsi récemment la fédération FO.

Grèves et rassemblements pour la prime, pour tous, à 1500 euros

Depuis, la pandémie est passée par là. Les hospitaliers ont tenu le choc, accueilli et soigné les patients, souvent dans des services exsangues, manquant de lits, de moyens matériels et d’effectifs. Personnels soignants ou non-soignants, tous ont pris chaque jour et nuit des risques pour leur propre santé en exerçant fréquemment sans protections sanitaires. Parce qu’ils ont été eux-mêmes malades ou qu’ils ont lu, vu ou entendu des témoignages dans les média, les citoyens/usagers ont pu constater la réalité de la situation dans les hôpitaux. Ils ont pu mesurer à quel point les professionnels n’exagéraient en rien lorsqu’ils alertaient sur la gravité des problèmes, lorsqu’ils clamaient la nécessité d’affecter, et vite, des moyens à la hauteur des besoins des établissements.

Or, si pour l’instant, l’exécutif adresse de grands bravos aux personnels, beaucoup de remerciements, fait part de sa reconnaissance, promet un mieux au plan des salaires, promet des changements, des moyens… Les professionnels, eux, font dans le concret. La meilleure des reconnaissances (…) c’est que ce gouvernement, enfin, prenne en compte l’ensemble des revendications martèlent les dix organisations.

Et déjà, sur le terrain, à l’appel de syndicats, dont FO, des personnels de plusieurs hôpitaux (à Clermont-Ferrand, Nîmes, Montluçon, Agen, Moulins, Bayeux, Brive, Bordeaux…) organisent des grèves et/ou des rassemblements, demandant au gouvernement, notamment, d’enlever les conditions iniques qu’il a fixées pour l’octroi de la prime exceptionnelle Covid et exigeant que son montant soit de 1500 euros pour tous (et non variant de 500 à 1500 euros). Ces actions qui maintiennent la pression sur l’exécutif, lui signifient clairement que les personnels exigent des réponses à la hauteur. La Fédération FO-SPS avait d’ailleurs déposé un préavis de grève illimitée à compter du 25 mai.

Il faut sauver ce pilier de notre société

Dans le cadre du Ségur de la Santé, le secrétaire général de la fédération FO des personnels des services publics et des services de Santé, Didier Birig, rappelait, lui, dès le 26 mai dernier, lors de la visioconférence que les métiers de la santé ont du sens et que la perte de sens à laquelle il est souvent fait référence ne s’appuie que sur le constat de mauvaises conditions de travail par le fait de ne pas donner les moyens d’exercer correctement sa profession. Fort de ce constat il est à présent urgent et essentiel de réparer cela en donnant les moyens appropriés.

Le 4 juin, deux jours après une bilatérale entre FO et le comité de pilotage du groupe du Ségur national chargé de se pencher sur les questions salariales et les carrières, Didier Birig déplorait que le gouvernement n’ait toujours pas communiqué sur un chiffrage de l’enveloppe qui serait consacrée à l’hôpital.

Ce vendredi 5 juin, une nouvelle visioconférence, cette fois avec tous les participants du groupe (dont les syndicats, hormis la FSU qui a décidé de quitter le Ségur indique Didier Birig) avait pour objectif de dresser le bilan des bilatérales. Par cette sorte de réunion plénière, il s’agit, en présence de Nicole Notat (qui pilote le Ségur), de faire la synthèse des revendications, cela avant de prochaines négociations mais qui ne seront pas lancées avant une bonne dizaine de jours explique encore le militant.

La fédération FO-SPS tient prête ses revendications, dont elle a déjà fait part d’ailleurs en bilatérale. Ainsi, souligne son secrétaire général, ce n’est pas la seule obtention d’une augmentation de salaire de 300 euros pour tous, une des revendications de FO, qui fera taire les agents. L’effort vis-vis de la Santé, de l’hôpital en particulier et de ses personnels, doit être bien plus important, insiste-t-il. Il faut sauver ce pilier de notre société et on n’a pas le droit de se rater!

Pour cela, il faudra donc parler budget, autrement dit financement. Et, sans détour, Didier Birig prévient : s’il le faut, pendant ce Ségur, on va aller le chercher avec les dents. Le protocole qui émergera de ce grand rendez-vous fera l’objet d’un vote en interne, soit au sein de la fédération FO précise-t-il.

Valérie Forgeront, journaliste L’inFO militante

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