Les Agents Territoriaux Spécialisés des Ecoles Maternelles
L’ensemble des activités liées à la Petite Enfance est aujourd’hui l’un des sujets d’actualité les plus clivants, c’est pourquoi FO TERRITORIAUX 66 a souhaité mettre en lumière le métier d’ATSEM à travers le témoignage de S. Agent Territorial Spécialisé des Ecoles Maternelles d’une commune du Département des Pyrénées Orientales.
FO : Bonjour S. Depuis quand travaillez-vous dans la Fonction Publique et comment avez-vous perçu l’évolution dans le temps de votre métier ?
« Je suis ATSEM depuis 12 ans. Il y a quelques années l’activité des ATSEM était limitée à de la surveillance et la préparation d’activités. Aujourd’hui nous sommes beaucoup plus impliquées. Nous préparons et participons aux activités pédagogiques mais nous gérons aussi l’accompagnement des enfants. Notre mission auprès des enseignants s’est développé. Mais, même si notre rôle dans l’école est de plus en plus important, notre métier n’est pas reconnu à sa juste valeur. »
FO : Quelles incidences sur votre quotidien a pu avoir la pandémie actuelle ?
« Nous travaillons par cycle et notre temps de travail est annualisé. C’est-à-dire que nous travaillons en moyenne 8 à 10 heures par jour en temps normal pour réaliser 1607 heures par an et nous calquer sur les temps scolaires. Pendant le premier confinement, nous avons été placées en ASA COVID mais la Mairie nous demande aujourd’hui de « rembourser » les heures non faites et nous a fait savoir que nous les devions. Nous n’avons pas demandé à être confinées et nous ne comprenons pas pourquoi nous devrons rembourser ces heures.»
FO : Pensez-vous que les contraintes quotidiennes liées à l’exercice de votre métier ont été prises en compte ?
« On ressent de plus en plus de pression, et parfois nos heures scolaires sont réduites pour nous faire travailler sur du périscolaire pendant les vacances notamment, du coup nos plannings varient tout le temps et il devient très difficile de concilier notre vie de famille avec notre emploi.
Je pense que la situation des ATSEM, les tâches quotidiennes, les protocoles de respect des mesures sanitaires, sont suffisamment contraignants sans qu’on nous rajoute des difficultés supplémentaires. Nous sommes en première ligne, en contact avec les enfants, les enseignants et les parents, mais on ne nous entend pas et notre travail n’est pas assez valorisé»
FO : Quels sont vos attentes à court, moyen et long terme ?
« Dans notre mairie, des collègues qui étaient à 35 H ont pris leur retraite et ils ont été remplacés par des jeunes en contrats courts de 24 H par semaine. C’est peut-être plus facile à gérer et moins cher, mais ces jeunes sont dans la plus grande précarité financière et ressentent de l’insécurité, leurs droits sont réduits par rapport à la maladie et à la retraite par exemple.
J’aimerais que notre mission soit enfin reconnue, nos salaires revalorisés, mais surtout que nos employeurs arrêtent de nous prendre comme des variables d’ajustement de leurs budgets.
Nous aimons notre métier, nous avons suivi la formation pour nous occuper des petits et passé le concours, mais je regrette que nos conditions de travail se dégradent tous les jours, et je crains que ce ne soit pire pour les générations futures. »