Prime Macron : son doublement ne règle pas tout
Prime Macron : son doublement ne règle pas tout
Le gouvernement vient de porter à 2 000 euros la prime pour certains travailleurs du secteur privé. Mais cela ne va pas sans problème. Aperçu dans la presse.
Les Échos
Une ordonnance présentée en Conseil des ministres ce mercredi [1er avril], va permettre de moduler la prime Macron, selon les conditions de travail… Ainsi un salarié qui doit se rendre physiquement sur son lieu de travail — par exemple sur une chaîne de production ou dans la grande distribution — pourra toucher davantage qu’un salarié de la même entreprise qui peut télé-travailler
. Et le quotidien économique de préciser : Cette prime exceptionnelle est jusqu’ici d’un montant maximal défiscalisé de 1 000 euros. Mais Bercy est aussi favorable à un doublement de la prime, avec un système le plus simple possible pour les entreprises
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Le Monde
Dans le texte : Afin de permettre de récompenser plus spécifiquement les salariés ayant travaillé pendant l’épidémie de Covid-19, un nouveau critère de modulation du montant de la prime pourra également être retenu par l’accord collectif ou la décision unilatérale de l’employeur mettant en œuvre cette prime, souligne l’ordonnance
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Dès le départ FO a pointé les manques : La Fédération générale de l’agriculture, de l’alimentation, des tabacs et des activités annexes (FGTA), soulignant l’oubli des salariés des franchisés (Casino, Auchan, Carrefour, Leader Price, Franprix, Monop’) et des indépendants (Leclerc, Hyper U, Super U, Intermarché), avait revendiqué pour eux une prime de reconnaissance. ̎ La priorité numéro un, c’est la sécurité, qui évolue dans le bon sens. Notre seconde demande, c’est la prime, car les salaires sont bas. Ces travailleurs sont en première ligne et, sans la pression des groupes, les franchisés ne feront rien ̎, explique Dejan Terglav, Secrétaire général de la FGTA-FO
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Le Parisien
La prime Macron peut doubler jusqu’au 31 août. C’est une mesure offensive contre l’épidémie, selon le ministère du Travail, qui doit récompenser les salariés obligés de se rendre chaque jour sur leur lieu de travail. En clair les entreprises qui le souhaitent pourront verser, jusqu’au 31 août 2020, 1 000 € de plus aux salariés ne pouvant pas télé-travailler (en plus des 1 000 € de la prime adoptée à la suite de la crise des Gilets jaunes). Exonérées de charges sociales et défiscalisées pour l’entreprise selon un porte-parole du ministère, ces primes ne sont pas conditionnées par un accord d’intéressement ou de participation
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AFP
Du privé au public : Une réflexion active est en cours pour récompenser les salariés du public mobilisés contre le coronavirus, sur le même modèle mais sous d’autres formes que les salariés du privé, qui pourront bénéficier de primes défiscalisées, a indiqué jeudi [2 avril] la ministre du Travail Muriel Pénicaud…, On y réfléchit au sein du gouvernement, comment on va aussi saluer les efforts dans le secteur public. C’est une réflexion très active ces jours-ci, a poursuivi la ministre, en précisant que cette mesure serait annoncée le moment venu par le Premier ministre
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Le Figaro
Les réserves de FO : Le Secrétaire général de Force ouvrière Yves Veyrier a appelé ce matin [1er avril] à une revalorisation des petits métiers tels que livreurs et caissières au sortir de la crise du coronavirus. Interrogé sur RFI, il a évoqué les livreurs, chauffeurs routiers, caissières, tous ces petits métiers qu’on ne voit pas habituellement. Au sortir de cette crise, il faudra un grand plan de revalorisation de ces métiers y compris sur le plan de la rémunération car on s’aperçoit tout à coup que ces métiers-là sont des métiers importants, a-t-il estimé. Yves Veyrier a par ailleurs émis des réserves sur la prime défiscalisée d’un montant de 1 000 euros que les entreprises peuvent verser aux salariés. Ceux qui pourront la percevoir s’en satisferont évidemment (…) mais il ne faut absolument pas que ce soit une prime de risque, a-t-il souligné. On va se heurter à une difficulté, c’est que tout le monde ne va pas toucher cette prime ou au même niveau (…), selon la santé financière des entreprises, a-t-il ajouté
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Les Échos des 3-4 avril ont publié un sondage d’Elabe montrant que huit français sur dix [sont] pour l’utilisation du droit de retrait quand le salarié juge sa santé mise en danger est justifiée.
CHRISTOPHE CHICLET, JOURNALISTE L’INFO MILITANTE