“Prime Covid” : de fortes disparités entre les collectivités
29 % des collectivités ont décidé après délibération de verser une telle prime à leurs agents, prime dont le montant moyen est de 488 euros, indique une enquête menée par les employeurs territoriaux. Des écarts significatifs sont toutefois observés selon le niveau de collectivité.
Récompenser les agents publics “particulièrement mobilisés” pendant le confinement du printemps 2020. C’était l’objectif de la prime dite prime Covid instituée il y a un an tout juste par le gouvernent et que les employeurs publics pouvaient décider de verser ou non. Peu de données étaient remontées jusqu’à présent sur l’utilisation de ce dispositif, notamment dans la fonction publique territoriale. Ce voile est aujourd’hui levé avec la publication, ce jeudi 20 mai, d’une étude sur la crise sanitaire et ses impacts en matière de gestion des ressources humaines dans les collectivités territoriales.
Au total, seules 29 % des collectivités ont délibéré pour verser une “prime Covid” à leurs agents et le montant moyen de cette prime équivaut à 488 euros, indique cette enquête* menée par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), l’Association des maires de France (AMF), l’Assemblée des départements de France (ADF), Régions de France et la Fédération nationale des centres de gestion (FNCDG).
Ce constat global cache pourtant de fortes disparités selon le type de collectivité concernée. Ainsi, indique l’étude, si la majorité des intercommunalités, des départements et des régions ont institué la prime Covid, les communes ont quant à elles “moins fréquemment délibéré en ce sens”.
75 % des départements et régions ont versé la prime
Ainsi, 75 % des départements et régions l’ont fait, comme 76 % des communautés d’agglomération, 55 % des communautés de communes, contre seulement 28 % des communes. Parmi ces dernières, ce sont sans surprise les plus grosses d’entre elles qui ont majoritairement mis en place la prime. La totalité des communes de plus de 50 000 habitants l’ont ainsi instaurée, contre 69 % des communes de 5 000 à 50 000 habitants et 45 % des communes de 2 000 à 5 000 habitants. Les communes de moins de 2 000 habitants, quant à elles, n’ont été que 25 % à mettre en place une prime Covid, capacités budgétaires obligent.
Quand elle a été instaurée, la prime Covid n’a pas pour autant bénéficié à tous les agents d’une collectivité. “Dans environ la moitié des collectivités concernées (47 %), plus de la moitié des agents ont perçu la prime exceptionnelle”, précise l’étude. Si les communes sont les collectivités qui ont le moins délibéré pour instituer la prime, elles sont en revanche celles à en avoir fait bénéficier le nombre d’agents le plus important. “Ainsi, alors que les primes n’ont jamais bénéficié à tous les agents dans les départements, régions, intercommunalités (moins de 20 % de ces collectivités en ont fait bénéficier la moitié de leurs agents), dans 23 % des communes ayant délibéré, tous les agents ont perçu la prime Covid et dans 48 % des communes, plus de la moitié des agents”, indique l’étude.
Un montant moyen de 490 euros dans les communes
Les disparités sont aussi constatées s’agissant du montant des primes versées. Les deux tiers des collectivités ont versé des montants moyens situés entre 100 et 500 euros. Un tiers des collectivités a dépassé le seuil de 500 euros en moyenne, et 14 % de collectivités ont versé un montant de 1 000 euros. À savoir le montant maximum autorisé en dehors des personnels des services sociaux et médicaux.
Dans le détail, les communes et communautés de communes sont les collectivités dont les primes “sont le plus souvent restées en-deçà des plafonds réglementaires”, “même si les montants moyens versés par les communautés de communes se sont situés au-dessus de la moyenne” de 488 euros. Le montant moyen de la prime versée était ainsi de 490 euros dans les communes et de 570 euros au sein des communautés de communes. Dans les départements et régions, ce montant moyen était beaucoup plus élevé, à savoir 730 euros.
BASTIEN SCORDIA, pour acteurspublics.fr