Cette dernière tendance, minoritaire jusqu’à la Libération, a déjà fait scission en 1921 (création de la CGTU) avant de renforcer ses positions au sein de la CGT réunifiée au moment du Front populaire. L’échec des grèves de 1938 contre Daladier affaiblit l’aile communiste de la CGT, finalement exclue en 1939 au moment de la signature du pacte germano-soviétique.
Cependant, après la Seconde Guerre mondiale, c’est la tendance réformiste (non communiste) qui se trouve en minorité et crée, en 1947, la Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO).
Depuis ses origines, le principe et la pratique de l’indépendance syndicale sont au cœur de son comportement, de ses analyses, de son rôle. Cette indépendance vaut à l’égard des partis politiques, des gouvernements, de l’État, du patronat et des églises.
Ainsi, par principe Force Ouvrière ne prend pas position à l’occasion des consultations politiques électorales à tous les niveaux. L’exception, conforme aux statuts confédéraux, a eu lieu en 1969, à l’occasion d’un référendum parce que nous avions considéré que la mise en place d’un sénat économique et social conduirait au corporatisme et à l’intégration du mouvement syndical, deux éléments contraires à l’indépendance.
Le congrès fondateur de la Confédération Générale du Travail a pour but d’unir sur le terrain économique les travailleurs en lutte pour leur émancipation intégrale.
Les adhérents devant se tenir en dehors de toutes écoles politiques.
La Charte d’Amiens est un texte de référence du syndicalisme français. Adoptée le 13 octobre 1906 lors du Congrès de la Confédération Générale du Travail (CGT), elle consacre le principe d’indépendance du syndicat vis-à-vis des partis politiques. Une motion toute autre avait pourtant été déposée à l’ouverture du Congrès, réclamant une collaboration étroite entre la CGT et le Parti socialiste. Elle entraîna un véritable raz de marée en sa défaveur.
La charte d’Amiens affirme ainsi l’entière liberté pour le syndiqué de s’engager politiquement mais avec l’obligation de « ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au-dehors ».
Force ouvrière est l’héritière de la branche réformiste de la CGT, syndicat qui a été, dès sa création en 1895, tiraillé entre une tendance réformiste et une tendance révolutionnaire puis communiste. Cette dernière tendance, minoritaire jusqu’à la Libération, a déjà fait scission en 1921 (création de la CGTU) avant de renforcer ses positions au sein de la CGT réunifiée au moment du Front populaire. L’échec des grèves de 1938 contre Daladier affaiblit l’aile communiste de la CGT, finalement exclue en 1939 au moment de la signature du pacte germano-soviétique.
Cependant, après la Seconde Guerre mondiale, c’est la tendance réformiste (non communiste) qui se trouve en minorité et crée, en 1947, la Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO).
En décembre 1921 les communistes minoritaires créent la C.G.T – U.
Deux années de polémiques ont précédé ce congrès. Le débat sur l’association Syndicat-Parti bat son plein. La motion de JOUHAUX, fidèle à la Charte d’Amiens sur l’indépendance syndicale est votée par 1582 voix POUR et 1325 voix CONTRE. Les minoritaires refusèrent de cesser leur activité politique au sein de la CGT et créèrent la CGT-U.
La C.G.T s’attache à assurer la protection des salariés par la loi
– les assurances sociales
– les allocations familiales
En septembre 1939 suite à l’approbation par deux secrétaires confédéraux du pacte Germano/Soviétique, il n’y a plus de collaboration possible avec les communistes.
La C.G.T – U se reconstitue.
Suite à la dissolution des organisations syndicales par le Gouvernement de Vichy, la C.G.T entre en clandestinité.
La C.G.T – U rejoint la C.G.T qui se réunifie dans la clandestinité.
Les ex-confédérés sont, eux, regroupés autour du journal clandestin Résistance ouvrière, créé en 1943, et autour de Léon Jouhaux, rentré de déportation le 8 mai 1945. Résistance ouvrière devient Force ouvrière.
Dans un premier temps, et pendant plus d’un an, la perspective des confédérés consiste à obtenir ce qu’ils appellent le « redressement interne » de la CGT, sur les principes de la vieille CGT ; il n’est donc pas question d’une scission.
La doctrine des confédérés est celle de l’ « indépendance syndicale », indépendance en particulier vis-à-vis du PCF, et du gouvernement, car le PCF a des ministres au gouvernement. Les syndicats contrôlés par le PCF sont fortement encouragés à soutenir la production nationale. C’est l’époque où Maurice Thorez, dirigeant du PCF, déclare : « La grève, c’est l’arme des trusts. »
la liberté syndicale est rétablie.
L’ordonnance d’Alger déclare nulle la Charte du travail. La liberté syndicale est rétablie. En aout le bureau confédéral de la CGT reprend possession de ses locaux rue Lafayette à Paris. Léon JOUHAUX alors Secrétaire Général est encore déporté. La tendance confédérée (attachée à l’indépendance syndicale) est représentée par BOTHEREAU, BUISSON, GAZIER, MEUNEYER et la tendance CGT-U par FRACHON, ROCAMON et RAYNAUD.
Parution du premier numéro du journal FORCE OUVRIERE. Les ex-confédérés se regroupent autour du journal « FORCE OUVRIERE » et deviennent ainsi une tendance au sein de la CGT. Ils se distinguaient en voulant maintenir « l’indépendance syndicale » et la liberté de revendication. A cette époque les communistes contrôlaient 21 fédérations sur 3O.
Création du groupe central FO. Les confédérés à la suit du congrès de la CGT durant lequel ils n’ont pu que constater leur faiblesse (2O % des suffrages) face à la fraction communiste très organisée, ont décidé de s’organiser. Le groupe central FO est créé pour coordonner l’action et l’expression des syndicalistes indépendants.
une scission se produit dans la Fédération des PTT. En septembre, prenant acte de l’échec de la tactique dite du « redressement interne », les confédérés constituent les groupes d’Amis de Force ouvrière, amorce d’une organisation syndicale parallèle à la CGT.
à la suite du conflit de Renault, les ministres communistes sont exclus du gouvernement. En septembre, Moscou condamne le plan Marshall et exige de tous les partis communistes qu’ils suivent cette condamnation et rompent avec les gouvernements en place. La CGT se range lors de ces conflits du côté du PCF.
La tension consécutive à ces événements précipite la scission, qui se produit lors de la seconde conférence nationale des groupes FO, les 18 et 19 décembre 1947. Le 19 décembre, Léon Jouhaux et quatre secrétaires confédéraux quittent la CGT.
La CGT-FO : naissance d’un syndicat libre et indépendant
Plus de 40 ans après la charte d’Amiens, le principe d’indépendance de la CGT est totalement bafoué.
Les syndicalistes opposés à la politisation de l’organisation, trop minoritaires pour influer les orientations du syndicat, décident de quitter la CGT le 25 décembre 1947 et donneront naissance en 1948 au syndicat C.G.T. – Force Ouvrière.
Le 1er Janvier 1948, la Fédération Force Ouvrière des services Publics et des services de Santé est constituée , elle a plus particulièrement en charge la défense des intérêts des salariés de nos deux secteurs qui, à l’époque, ne sont pas reconnus comme relevant de la Fonction Publique .
Parallèlement, FO devient une des chevilles ouvrières de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), scission de la fédération syndicale mondiale rejetant l’influence communiste.
Force ouvrière n’a eu qu’un seul président, Léon JOUHAUX (prix Nobel de la paix en 1951), de 1948 à 1954. L’organisation est, depuis, dirigée par un secrétaire général assisté de secrétaires confédéraux.
Fondamentalement attachée aux valeurs républicaines (Liberté – Égalité – Fraternité – Laïcité), elle défend le service public et la sécurité sociale comme des structures assurant des droits égaux aux citoyens.
Cela explique le combat mené en 1995 contre l’étatisation de la sécurité sociale ou les conflits avec le patronat sur la refondation sociale, c’est-à-dire la livraison au marché de toutes les structures collectives et solidaires.
Ligne de conduite de Force Ouvrière depuis 1895, l’indépendance syndicale est aussi ce qui assure son avenir en tant que valeur fondamentale.
En témoigne en France ou ailleurs ceux qui s’y réfèrent ou tentent de s’y référer.
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