Télétravail, restauration collective… Nouveau tour de vis dans la fonction publique
Pour freiner la “troisième vague”, le Premier ministre, Jean Castex, prie les administrations de “pousser au maximum le télétravail” dans les prochaines semaines. Un renforcement des protocoles de restauration collective est également prévu. Les agents publics sont en outre appelés à (vraiment) s’auto-isoler dès suspicion de Covid-19.
Nouvelle vague épidémique, nouveau durcissement de ton de la part de l’exécutif. Tout en annonçant le reconfinement d’une partie du pays jeudi 18 mars, le Premier ministre, Jean Castex, a appelé les employeurs, privés comme publics, à donner un nouveau tour de vis sanitaire. À la différence du premier confinement, au printemps 2020, et comme lors du second, en fin d’année, les guichets des services publics resteront ouverts dans les zones confinées, tout comme les établissements scolaires.
“Nous devons être très vigilants sur les risques de contamination sur les lieux de travail”, a souligné le chef du gouvernement, en citant une récente étude de l’Institut Pasteur montrant “que ces lieux représentent 29 % des cas identifiés”. “Cela plaide pour que, dans les prochaines semaines, toutes les entreprises et toutes les administrations qui le peuvent poussent au maximum le télétravail”, a-t-il ajouté.
“Il faut maintenir une journée sur place pour ceux qui le souhaitent, mais l’objectif qu’il faut atteindre, c’est au moins 4 jours sur 5 en télétravail”, a précisé Jean Castex en reconnaissant qu’il y avait encore du chemin à parcourir en ce sens. Un nouveau coup de pression, donc, en direction des entreprises, mais aussi des administrations, où certains managers ont pu faire montre de réticences à mettre en place le télétravail.
Rappel à l’ordre en février
Après la baisse du nombre d’agents en télétravail en début d’année, ces réticences avaient déjà poussé l’exécutif à durcir le ton début février. Dans une circulaire du 5 février, le Premier ministre appelait ainsi les administrations à “être exemplaires” en matière de télétravail et il détaillait une série de mesures pour le renforcer. Un premier coup de pression qui semblait avoir porté ses fruits, puisque l’objectif gouvernemental de 50 % d’agents de l’État en télétravail a depuis été atteint.
Durant la première semaine de mars, 53 % des agents de l’État avaient télétravaillé au moins un jour dans la semaine. De fortes disparités étaient néanmoins constatées entre les administrations centrales et les services déconcentrés. Contre 44 % en déconcentré, un peu plus de 70 % des agents avaient ainsi télétravaillé en centrale au moins un jour hebdomadaire, dont 35 % toute la semaine.
Il faut donc désormais aller encore plus loin sur ce télétravail, demande Jean Castex. Des instructions vont être adressées en ce sens aux employeurs publics et aux préfets, notamment ceux des zones reconfinées.
Renforcement des protocoles de restauration
Le Premier ministre a également appelé les salariés et les agents publics à faire preuve de responsabilité en s’auto-isolant véritablement dès suspicion de Covid-19. “Les personnes qui ont le moindre symptôme de la maladie ne doivent pas se rendre au travail, cela peut sembler évident, mais nos données statistiques montrent que ce n’est pas toujours le cas, a affirmé Jean Castex. Près de la moitié des contaminations en milieu professionnel sont causées par des personnes qui sont venues travailler alors qu’elles étaient déjà symptomatiques.”
“De même, a-t-il poursuivi, nous savons que le moment des repas sur les lieux de travail est forcément une source de risque.” Le protocole de restauration collective en entreprise et en administration va ainsi être “significativement renforcé”. La ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, va échanger à ce propos avec les organisations syndicales du secteur public lundi 22 mars.
Ces protocoles, pour rappel, avaient déjà été renforcés en début d’année, avec une réorganisation des espaces, une adaptation des plages horaires et des plans de circulation, une jauge maximale d’une personne pour 8 mètres carrés (contre 4 auparavant) ou encore la limitation à 4 personnes par table (au lieu de 6 jusqu’alors).
Bastien SCORDIA, pour acteurspublics.fr