Un 1er Mai 2020 aux fenêtres, sur Internet et au travail pour les activités essentielles
Un 1er Mai 2020 aux fenêtres, sur Internet et au travail pour les activités essentielles
De mémoire de syndicaliste, pour qu’un 1er mai se déroule sans rassemblement ou manifestation, il faut remonter aux périodes de guerre. Pour retrouver une situation semblable, il faut donc un sacré fléau….
Le 1er mai tire son origine des combats du mouvement ouvrier dès la fin du XIXème siècle, mais plus précisément c’est un 1er mai 1884 que les syndicats américains se donnèrent 2 ans pour obtenir la limitation de la journée travail à 8h. Ainsi le 1er mai 1886 est déclarée la grève générale dans tout le pays.
Les manifestations seront durement réprimées par le pouvoir, comme par exemple à Chicago qui dénombrera 3 morts et de nombreuses arrestations et condamnations de travailleurs, elles donneront naissance aux manifestations du 1er mai en France. Chez nous, les manifestations du 1er mai, ont été aussi vues d’un mauvais œil de la part du patronat du nord qui interdira aux ouvriers de Fourmies (lainière de 37 établissements) de fêter le 1er mai et voudra les obliger à travailler. Les ouvriers manifesteront et barricaderont l’entrée de leurs usines en revendiquant l’augmentation de leurs salaires après plusieurs années de baisse ; ils le paieront de leurs vies par la répression de l’armée qui fit 14 morts et de nombreux emprisonnements.Le 1er mai c’est bien une fête des travailleurs et non du travail comme certains essayent de nous le faire croire. Il aura fallu attendre la fin de la première guerre mondiale et après les milliers d’ouvriers morts sur le Front pour voir enfin la revendication 8h de travail, 8h de loisirs et 8h de sommeil, se mettre en place dans les usines. Ce n’est qu’en 1946 après la 2ième guerre mondiale que le 1er mai devient un jour chômé et payé.
La fédération FO des personnels des services publics et de santé FORCE OUVRIERE et la Fédération Générale des Fonctionnaires FO constatent qu’avec les restrictions budgétaires et maintenant l’état d’urgence sanitaire, la journée de 8h est remise en cause dans de nombreux établissements, pour introduire des organisations en 12H ! Idem pour le déplafonnement des heures supplémentaires et les normes du travail. Malheureusement le progrès technique n’a pas profité au progrès social, mais à la productivité, à la rentabilité et aux actionnaires !
En ce 1er mai 2020, un petit virus, invisible à l’œil nu (et même au microscope optique !), aura réussi à remettre en question toutes les certitudes et doctrines néolibérales, du marché, de la concurrence et de la
mondialisation. Ce Coronavirus aura eu même l’outrecuidance, qui l’eût cru, de mettre les mots « d’état providence, » « de solidarité », « de jours heureux », proclamés en son temps par le Conseil National de la Résistance, dans le discours du Président Macron. Néanmoins, nos fédérations ne sont pas naïves face à ces éléments de langage qui sont utilisés pour motiver les agents.
C’est pourquoi, en ce 1er mai 2020, nos fédérations ne dérogeront pas à leur triptyque revendicatif :
- Augmentation générale des salaires et meilleurs déroulements de carrières pour tous les agents ;
- Amélioration des conditions de travail et des équipements de protection ;
- Arrêt des suppressions de postes et recrutement partout où c’est nécessaire.
Nous y rajouterons bien évidement l’arrêt immédiat de la politique de casse des services publics par l’abrogation de la loi de transformation de la fonction publique mais aussi Ma Santé 2022, la fin de l’ONDAM hospitalier et de l’encadrement des budgets de fonctionnement des collectivités territoriales et l’abandon de la contre-réforme des retraites. Ce contexte de pandémie du Covid 19 confirme, plus que jamais, la nécessité de l’égalité de traitement de l’ensemble des citoyens par le renforcement du service public et de la fonction publique républicaine pilier de la République et de sa devise de Liberté, d’Egalité, de Fraternité, de laïcité et de Solidarité par une amélioration de la protection sociale collective.
En ce 1er mai 2020 nos revendications ne sont pas confinées, portons-les en toute liberté et indépendance pour lutter contre les inégalités et pour l’amélioration des conditions d’existence de la classe ouvrière. La fédération des personnels des services publics et de santé FORCE OUVRIERE et la Fédération Générale des Fonctionnaires FO vous souhaitent un excellent premier mai revendicatif, combatif et inventif.
N’hésitez pas à nous faire part de de vos initiatives.
En ce premier mai confiné, nous vous proposons de relire ou découvrir, ci-joint, le beau texte « La chanson du 1er mai » de Gaston Couté, à fredonner sur l’air du « Temps des Cerises.