Les secrétaires de Mairie vont devenir “Secrétaires Généraux de Mairie”
En visite dans le Loiret, jeudi dernier, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, a annoncé plusieurs mesures visant à revaloriser le métier de secrétaire de mairie. Des annonces en ligne avec les demandes des associations d’élus.
« Vous êtes le premier visage du service public. » C’est ainsi qu’Amélie de Montchalin a rendu hommage, jeudi 25 novembre à Meung-sur-Loire (Loiret) aux quelque 25 000 secrétaires de mairie – dont 95 % sont des femmes.
« Complexité et polyvalence »
La ministre, qui a rencontré lors de ce déplacement une quinzaine de secrétaires de mairie, a insisté sur la « complexité » de leurs fonctions : « Il y a beaucoup de polyvalence dans vos fonctions, parfois exercées dans plusieurs communes. Les intercommunalités ont aussi modifié votre rôle et vous êtes aux premières loges en matière de complexification des procédures. » Mais de fait, le nom même de leur fonction ne laisse pas entrevoir le caractère « complexe » de leur travail : « Beaucoup pensent que vous ne faites que du secrétariat », a relevé la ministre. Le gouvernement va donc proposer « que la fonction change de nom pour devenir ‘’secrétaire général de mairie’’ ».
La ministre a également annoncé que le gouvernement avait « décidé d’une revalorisation salariale » – sans donner ni montant ni date – et évoqué, pour « fin 2026 », de nouvelles « garanties » en matière de mutuelle et de prévoyance.
Les propositions de l’AMF
Reste à savoir comment ces décisions vont être discutées (voire co-construites) avec les employeurs territoriaux qui, en la matière, sont les payeurs.
Rappelons que le bureau de l’AMF, en octobre, a adopté une série de propositions visant à revaloriser le métier de secrétaire de mairie, issues d’un travail commun mené par la commission FPT de l’association.
Notons d’emblée que le nouveau nom retenu par la ministre n’est pas celui qui avait les faveurs de l’AMF. L’association, tout à fait favorable à un changement d’appellation de ce métier, estimait que « secrétaire général » était l’option la moins intéressante, privilégiant les appellations « directeur ou directrice des services » ou « responsable de l’administration communale ».
En matière de revalorisation des rémunérations, les propositions de l’AMF vont dans plusieurs directions : la mise en place de NBI (nouvelles bonifications indiciaires) supplémentaires, mais aussi la création d’un statut d’emploi spécifique « avec des grilles indiciaires propres ». Dans la proposition de l’AMF, le nouveau statut d’emploi comprendrait « deux grilles indiciaires (C+/B et B+/A) ». Trois « profils » pourraient être identifiés, en fonction de la strate de la commune : administratif, cadre et expert.
L’AMF a fait bien d’autres recommandations, comme la création d’une délégation de signature pour les secrétaires de mairie ou la création d’une formation initiale dédiée… L’association se propose également de réaliser un vademecum des secrétaires de mairie, en association avec les centres de gestion.
Ces propositions, très précises, vont-elles servir de base à une discussion entre le ministère et les employeurs ? La ministre ne s’est pas encore exprimée sur ce sujet.
Le SNDGCT satisfait
Le gouvernement pourra également s’appuyer sur les recommandations du SNDGCT (Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales), dont le président, Stéphane Pintre, s’est « félicité » hier des annonces de la ministre : « Reconnaissance de la complexité de la profession, revalorisation salariale, changement de nom, accélération en matière de formation pour anticiper les départs en retraite [sont] autant de points que le SNDGCT soulignait dans son courrier à la ministre, le 8 octobre dernier », se réjouit Stéphane Pintre.
Les propositions du SNDGCT recoupent en grande partie celles de l’AMF, si ce n’est que le syndicat suggérait bien, lui, de rebaptiser les secrétaires de mairie du nom de « secrétaires généraux de mairie ».
Franck Lemarc maire-info.com